Mieux vaut tendre l’oreille pour repérer son chant un peu plaintif. Un guide expérimenté et une paire de jumelles aident aussi à débusquer le quetzal resplendissant, posé sur la cime des arbres. La récompense est à la hauteur : longue queue de plumes bleu ciel et vertes, rouge écarlate sur le poitrail, on comprend pourquoi cet oiseau était sacré chez les Mayas et les Aztèques. Le Parc national du Volcan Baru est sillonné de sentiers de randonnées. La jungle recèle des trésors comme le Greta oto, un papillon aux ailes transparentes mais aussi des orchidées miniatures et des ormes millénaires. Le volcan lui-même, le toit du pays, culmine à 3.474 mètres. Au terme de quelques heures d’ascension très matinale, le paysage s’ouvre à la fois sur la côte Pacifique et sur la mer des Caraïbes. Au pied, Boquete offre une halte rafraîchissante parmi les jardins fleuris, débordant de bougainvillées, de daturas ou d’hibiscus. Dans ses hauteurs pousse le geisha, la Rolls des cafés, tout en subtils arômes floraux et fruités. Une centaine de kilomètres, en évitant les ornières sur la fin, et voici le Pacifique, vers Boca Chica. Encore quelques minutes en bateau amènent dans une carte postale tropicale : côte rocheuse découpée d’arches, de cavités et d’îlots, eau limpide où filent les poissons multicolores, plages d’un blanc éblouissant, palmiers à l’ombre salutaire.
La capitale semble tiraillée entre Miami et La Havane. D’un côté des gratte-ciels qui poussent le long des voies rapides et des gestes architecturaux comme le musée de la Biodiversité signé de l'architecte américain Frank Gehry. De l’autre "Panama Viejo", une vieille ville aux églises baroques et aux balcons de fer forgé, peu à peu retapée et très animée le week-end. Un parc archéologique abrite les ruines de la ville coloniale initiale, laissée exsangue par les séismes et les attaques de pirates. Les tribus indigènes n’ont pas été épargnées non plus. Il en reste 7 principales, environ 10% de la population, en partie sur des territoires autonomes. Les Emberas se distinguent par leur hospitalité. Des excursions en pirogue motorisée sur le fleuve Chagres abordent leur mode de vie, les danses et l’artisanat.
Le fameux canal fut la chasse gardée des Américains de 1903 à 1999. 17 bases et une zone de sécurité avaient été établis tout du long. Elargies en 2016, ses écluses s’ouvrent désormais aux porte-containers géants. Celles d’Agua Clara, côté Caraïbes, donnent un bon aperçu de l’incessant trafic. La militarisation de la zone a préservé la biodiversité comme en témoignent les coatis et les singes hurleurs près de la route. Un parc national protège mangrove et forêt primaire. Le fort San Lorenzo, classé par l’Unesco, domine l’ensemble ainsi que l’embouchure du Chagres, preuve que les conquistadors maitrisaient déjà les sites stratégiques.
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Informations : visitcentroamerica.com et tourismpanama.com
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