L’UE LANCE UN NOUVEAU CONTRôLE AUX FRONTIèRES : CE QUI ATTEND LES VOYAGEURS DèS NOVEMBRE

Le 10 novembre prochain, l’Union européenne introduira un nouveau dispositif de contrôle de ses frontières : le Système d'Entrée/Sortie (EES). Les voyageurs non européens devront ainsi se plier à de nouvelles règles, qui suscitent des inquiétudes quant aux retards, files d'attente et défis logistiques qu'elles pourraient entraîner.

À partir du 10 novembre prochain, les voyageurs non européens devront s'habituer à un tout nouveau processus aux frontières de l'Union européenne. L'espace Schengen met en place le Système d'Entrée/Sortie (EES), un dispositif destiné à enregistrer électroniquement les entrées et sorties des ressortissants non européens. Alors que la date de lancement approche, le dispositif suscite à la fois des attentes en termes de sécurité et de gestion des flux migratoires, mais aussi des préoccupations quant aux éventuels retards et complications logistiques.

Initialement prévu pour 2022, le lancement de l’EES a déjà été reporté à plusieurs reprises à cause de divers problèmes informatiques et de l'installation tardive des barrières automatisées aux points de passage des frontières terrestres, maritimes et aériennes. Des voix s’élèvent parmi les opérateurs de transport et les gestionnaires de ports et d’aéroports, qui craignent de nouveaux retards. Jérôme Chauvet, directeur de Normandie Ports, a notamment exprimé à nos confrères de Schengen News ses inquiétudes quant à la possibilité de longues files d’attente. Selon lui, aucun test n'a pu être réalisé durant l’été en raison des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, laissant ainsi les opérateurs dans l'incertitude concernant l’efficacité du système. D'autres pays, comme la Lituanie, affirment être prêts à lancer l’EES, mais des tests finaux et des ajustements semblent encore nécessaires. Concrètement, à quoi sert ce dispositif et à qui s’adresse-t-il ?

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L'EES sera déployé aux points de passage frontaliers du Royaume-Uni, notamment pour les voyageurs utilisant l'Eurostar, le Shuttle et les ferries, ainsi qu'à l'arrivée dans les aéroports internationaux des pays membres de l'espace Schengen.

Pour les voyageurs en train, des bornes de pré-enregistrement dédiées permettront aux citoyens non européens de scanner leur passeport ou autre document de voyage, depuis les gares de St Pancras au Royaume-Uni et Gare du Nord à Paris. Le budget investi pour mettre en conformité ces deux gares s'élève à plus de 10 millions d’euros, d’après la compagnie Eurostar. A Bruxelles-Midi, Amsterdam, Rotterdam et Lille, le contrôle sera effectué manuellement aux portiques d’accès sur les quais.

L'EES introduira des bornes libre-service où les voyageurs devront scanner leur passeport et fournir leurs données biométriques avant de pouvoir franchir la frontière. Ce nouveau protocole vise à remplacer le système de tamponnage manuel des passeports et à rendre le processus d'entrée et de sortie plus sécurisé et efficace. Cependant, cette transformation pourrait également introduire une complexité supplémentaire, notamment pour les voyageurs moins à l’aise avec les technologies numériques. Les passagers aériens devront probablement prévoir un peu plus de temps à l'aéroport pour s'assurer qu'ils ont accompli toutes les étapes nécessaires, un défi non négligeable en période de forte affluence.

Il faudra par également faire preuve de pédagogie auprès des voyageurs qui devront s’habituer aux scans biométriques, comme les empreintes digitales et les scans faciaux, relevés tous les trois ans. Ces informations seront accessibles aux services d’Interpol, ce qui pourrait susciter des interrogations et des inquiétudes concernant la protection des données et la vie privée.

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