JO DE PARIS 2024 : TOUT SAVOIR SUR LES TRANSPORTS EN COMMUN EN ÎLE-DE-FRANCE

Déminer. Couper court aux discours anxiogènes qui transformeraient en cauchemar les déplacements en région parisienne pendant les Jeux olympiques. Lundi, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, s’est voulue rassurante à cent jours du début de la compétition où, pour la première fois, tous les sites seront accessibles en transport en commun. « Pendant les Jeux olympiques, nous allons mettre un plan de transport avec en moyenne 15 % en plus de métro, de RER et de trains, par rapport à un été classique. Un dimensionnement qui permettra d’accueillir tous les voyageurs. La capacité d’emport a été calculée en tenant compte des Franciliens qui travaillent du 1er au 11 août », affirme-t-elle.

Jusqu’ici, cela n’avait rassuré personne, ni les habitants qui auront besoin d’aller au bureau, ni les touristes qui prévoient de venir pour l’événement : en fait, tout le monde se demandait si cette offre serait renforcée près des sites de compétition vu l’afflux et le départ de plusieurs dizaines de milliers de personnes dans un laps de temps très court. Par exemple, 1000 personnes qui arrivent chaque minute aux abords du Stade de France à Saint-Denis les jours de compétition. Cette fois-ci, Valérie Pécresse, qui a la haute main sur les transports en commun franciliens au travers d’IDFM (Île-de-France Mobilités) qu’elle préside, a mis les points sur les i : trois lignes (la 9, le RER A et le RER C) pourront offrir de 60 % à 70 % de capacités en plus. Cela sera particulièrement utile pour se rendre dans l’Ouest parisien à Roland-Garros ou au Parc des Princes. Mais la ligne A à l’Est permettra aussi en descendant à Bussy-Saint-Georges de rejoindre le site de Vaires-sur-Marne où auront lieu les épreuves d’aviron.

Navettes vers les sites

Le trafic sera rehaussé de 23 % sur huit autres lignes (le RER B, D et E, les lignes de transiliens N, P…). Ainsi, la ligne N sera plus sollicitée que d’habitude car elle dessert Versailles, où se dérouleront les épreuves de jumping, et Saint-Quentin-en-Yvelines, qui accueillera le golf. Pour faire face à cette surcharge de travail, le recrutement de 300 conducteurs est en cours d’achèvement. Évidemment, ce dispositif n’est pas une garantie contre les couacs. Par exemple, certaines lignes comme la C et la B, amenées à être particulièrement sollicitées, ont actuellement des performances de régularité et de ponctualité qui laissent à désirer. « À chaque fois, nous demandons des plans d’urgence pour rectifier le tir », souligne Valérie Pécresse.

Sur certains sites excentrés, le trajet ne s’arrêtera pas à la station ou à la gare. À Versailles par exemple, des navettes amèneront 10.000 spectateurs jusqu’au site par heure. Mais un outil va réconcilier les Parisiens restés sur place pendant les JO et les touristes : l’appli Transport public Paris 2024, aux couleurs rose et violet comme la signalétique indiquant les lieux de compétition. Lancée en mai dans six langues (français, anglais, espagnol…), elle sera capable d’indiquer le meilleur itinéraire pour se rendre à l’endroit de son choix en fonction de la répartition des badauds dans Paris. Des informations - par ligne, station, tronçon - capitales pour les Parisiens, qui à la sortie des bureaux n’auront qu’à consulter l’appli pour faire le bon choix. Place aux itinéraires bis donc : les usagers habituels doivent « enlever leurs automatismes de transport, les itinéraires qu’on vous donne sont les bons », selon Valérie Pécresse.

L’appli qui conseille le meilleur trajet

Par exemple, si la station Trocadéro est indiquée saturée à 18 heures, l’appli pourrait conseiller de monter dans le métro une station plus loin (à Passy sur la ligne 6 ou rue de la Pompe sur la 9). De leur côté, les touristes qui vont assister à une épreuve se verront suggérer un trajet idéal avec des cartes d’accès aux sites. Et ils pourront aussi réserver sur leur smartphone leur passe Paris 2024 (16 euros la journée pour circuler partout en Île-de-France). Le ticket à l’unité a été fixé quatre euros « pour que personne n’en achète » et éviter ainsi les « embolies aux guichets », précise Valérie Pécresse.

Un débat qui ne concerne pas les Franciliens : en s’abonnant à Liberté+, ils ne paieront leur ticket qu’un 1,73 euro. Pour réconcilier cette population avec les JO, Valérie Pécresse abat une dernière carte. « Grâce à cet événement, nous avons fait en sept ans ce que nous faisons actuellement en quinze ans voire sur des décennies, souligne-t-elle. Jamais, sans les Jeux, nous n’aurions tenu l’objectif de livrer le prolongement de la ligne 14 en juin. » Désormais, il faudra 25 minutes pour faire Orly-Chatelet contre 50 minutes aujourd’hui. Les plus enthousiastes pourront participer au « marathon pour tous » la nuit du 10 août entre Paris et Versailles. Pour l’occasion, la ligne C du RER restera ouverte sur son tronçon parisien.

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