ILE-DE-FRANCE: UN TARIF UNIQUE POUR LES TICKETS DE MéTRO, RER ET TRAIN

[Article publié le mercredi 18 septembre à 7h19, mis à jour à 14h27] Les usagers occasionnels des transports en communs franciliens ont souvent bien du mal à naviguer dans le maquis des prix des tickets. A chaque moyen de transport son tarif. Pour y remédier, selon une information du Parisien, confirmée par l'autorité régionale des transports Ile-de-France Mobilités (IDFM), à partir du 2 janvier 2025, les tickets de métros, de RER et de trains seront au tarif unitaire de 2,50 euros quelles que soient la destination et la distance parcourue.

Les voyageurs occasionnels qui n'effectuent que des trajets dans Paris vont donc voir leur budget transports augmenter l'an prochain. Le coût du ticket passant de 2,15 euros (ou 1,73 euro par carnet de 10, amené à disparaître) à 2,50 euros. En revanche, les 3 millions d'autres usagers occasionnels qui achetaient des tickets OD (Origine-Destination) paieront tous moins chers en moyenne.

Même chose pour les bus et tramways de toute la région. Un trajet coûtera 2 euros, peu importe le lieu et la distance parcourue.

« L'objectif, c'est d'aller jusqu'au bout de la logique du passe Navigo unique. Cette fois pour les voyageurs occasionnels avec le même principe : un même prix de transport pour tous les Franciliens, qu'ils habitent en grande couronne ou à Paris », a déclaré Valérie Pécresse, présidente d'IDFM, dans un entretien au Parisien publié en ligne mardi.

« Cette réforme est autofinancée. Elle a un coût théorique de 30 millions d'euros de recettes par an si les comportements ne changent pas. Mais nous pensons que ces nouveaux tarifs vont se traduire par une hausse de l'utilisation des transports de l'ordre de 1 à 2% et nous allons intensifier la lutte contre la fraude. »

« Un prix socialement acceptable »

La présidente LR de la région a défendu un prix à 2,50 euros, « un prix socialement et économiquement acceptable, alors que le prix théorique d'équilibre serait à 2,80 euros. »

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L'autre grande nouveauté, qui concernera les Franciliens, c'est la fin du carnet de ticket vendu à tarif réduit pour promouvoir à la place le « pass Liberté + ». Ce pass, qui existe déjà mais est peu connu, permet de payer les transports à l'usage, via un post-paiement qui récapitule tous les trajets effectués dans le mois. Il n'était jusqu'ici disponible que dans le métro et les bus de Paris et de la petite couronne. Mais dès le 2 janvier, il pourra être utilisé partout en Ile-de-France, sur tous les modes, facilitant ainsi les correspondances entre RER et bus, qui nécessitent actuellement l'achat de deux titres de transport.

Les usagers du Liberté + paieront également 20% moins cher leur titre, donc 1,99 euro pour le métro, train et RER, et 1,60 euro pour le bus et tramway. Et en cas de correspondance entre ces deux modes, le client ne paiera que le ticket le plus cher.

Le prix de certains trajets va donc être « divisé par deux, voire même pas quatre », notamment pour « tous ceux qui font des trajets compliqués, longs, avec beaucoup de correspondances », d'après la présidente du conseil régional. « Nous voulons vraiment que Liberté + devienne la référence pour tous les Franciliens, on change complètement l'organisation des transports », a souligné Valérie Pécresse. Le pass Navigo mensuel n'a en revanche pas vocation à disparaître, a-t-elle précisé.

D'autres tarifs ont également été clarifiés, comme ceux pour se rendre aux aéroports. Il en existe actuellement cinq, allant de 10,30 euros à 16,60 euros. À partir de 2025, cela coûtera 13 euros, que le trajet soit effectué en bus (Roissybus, Orlybus), en RER B ou en ligne 14. Enfin, un pass « Paris Visite » unique à 29,90 euros la journée va aussi être créé pour les touristes avec déplacements illimités, y compris depuis et vers les aéroports.

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Trois millions d'usagers touchés

D'après les estimations d'IDFM, ce sont trois millions d'usagers du RER, du train et du bus qui vont voir leurs tarifs diminuer. « Seuls ceux qui prennent uniquement le métro vont payer un peu plus. On les estime aujourd'hui à peu près à un million », a détaillé Valérie Pécresse.

Côté utilisateurs des transports, l'annonce faire plaisir. Ce « big bang des tarifs », comme l'a qualifié l'association « Plus de trains », a été accueilli avec satisfaction. « On ne s'attendait pas à une telle révolution », a salué « Plus de trains » sur X. « La simplification va plus loin que les discussions qu'on avait eues jusqu'à présent », a aussi reconnu le responsable de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) pour l'Ile-de-France, Marc Pélissier. « C'est bénéfique pour la grande couronne mais on trouve la hausse du ticket de métro trop élevée », a-t-il toutefois tempéré. Au contraire, « c'est une petite augmentation à Paris, au profit d'une égalité territoriale à laquelle on est attachés », a estimé Jacques Baudrier, administrateur communiste d'IDFM.

Saluant comme « une bonne nouvelle » la mise en place de ce tarif unique, l'opposition de gauche à la présidente de région juge dans un communiqué que l'autofinancement annoncé « reste à démontrer même si l'on peut deviner que l'augmentation du prix du ticket pour emprunter le métro (qui passera de 2€15 à 2€50, soit +16%) générera d'importantes recettes et quelques déceptions ».

« Cette annonce intervient sans débat, ni information préalable, ni vote du conseil d'administration d'Ile-de-France Mobilités », déplore Céline Malaisé, présidente de la gauche communiste, écologiste et citoyenne, qui remarque que cette réforme s'appliquera au 1er janvier 2025, « soit le jour de l'entrée en vigueur d'une nouvelle hausse des tarifs ».

L'héritage des JO de Paris

Peu d'attente sur les quais, de la place dans les rames y compris aux heures de pointe, quasiment aucun incident et une baisse des incivilités dues à une présence humaine et policière massive ont changé le visage du métro et du RER pendant cette quinzaine olympique. « Tout ne sera pas reproductible », a pu concéder le vice-président d'IDFM, Grégoire de Lasteyrie, à l'issue des JO, insistant sur le coût que représente un tel dispositif. Des transports avec ce niveau de service coûtent cher, comme le rappelle le prix du ticket à 4 euros au lieu de 2,15 euros du 20 juillet au 8 septembre, pour financer l'amélioration de l'offre pendant les Jeux olympiques et paralympiques.

Autre particularité propre aux Jeux : il n'y a eu aucune interruption de circulation liée à des travaux, mis en pause pendant toute la durée de la compétition. Mais « on ne peut pas durablement ne plus avoir de travaux sur une infrastructure », a prévenu le responsable. En revanche, il a tenu à insister sur « l'héritage des Jeux » avec l'installation de points d'eau dans différentes gares, l'amélioration de la propreté et des infrastructures nouvelles (ligne 14, RER E, ligne 11) qui changent la vie des habitants.

Certaines améliorations vont perdurer, comme la gestion des bagages abandonnés, responsables de nombreux retards sur le réseau depuis la sortie de la pandémie de Covid-19. Le recrutement de nouvelles brigades de cyno-détection et l'autorisation obtenue juste avant les Jeux d'utiliser sirène et gyrophare pour aller faire une levée de doute plus rapidement, vont perdurer.

(Avec AFP)

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