LES ERREURS DE DéBUTANT à NE PAS COMMETTRE POUR LES LONGS TRAJETS à VéLO : RETOUR D’EXPéRIENCE APRèS 3 JOURS DE VOYAGE

Mes trois jours de cyclotourisme au beau milieu des châteaux de la Loire ont été l’occasion de prendre du recul sur l’organisation d’une telle escapade. Et d’établir une petite liste d’erreurs à ne pas commettre lorsque vous êtes débutants. Florilège.

Série « Loire à vélo », épisode 4. La région des Pays de la Loire est célèbre pour ses châteaux, ses vignobles, mais aussi et surtout pour ses infrastructures cyclables, parmi lesquelles la fameuse véloroute Eurovélo 6. Durant trois jours, l’auteur de cet article a arpenté les pistes et autres sentiers battus situés entre Saumur, Chinon, Azay-le-Rideau et Tours, le tout en vélo électrique Moustache J.

Ce petit périple a été l’occasion de prendre de la hauteur et d’édifier une petite liste d’erreurs à ne pas commettre pour votre premier voyage à vélo. Des erreurs toutes bêtes, qui, si elles sont bien identifiées en amont, peuvent vous éviter bien des déconvenues.

Ne pas surestimer le kilométrage de vos étapes

Notre itinéraire a été pensé autour de trois principales étapes :

  • Jour 1 : Saumur – Chinon (60 km)
  • Jour 2 : Chinon – Azay-le-Rideau (30 km)
  • Jour 3 : Azay-le-Rideau – Tours (30 km)

Notre première erreur a été de surestimer notre capacité à rapidement rallier Saumur à Chinon : l’étape grimpait à 60 kilomètres, en raison des différents crochets effectués pour visiter tel ou tel château. Le problème, c’est que notre vitesse moyenne du Jour 1 a globalement plafonné à 15 km/h. Et dire qu’une personne organisatrice du group avait soumis l’idée de boucler une étape de 70 kilomètre dès ce premier…

Ajoutez à cela des orages et des chemins boueux voire inondés, et vous obtenez une étape haute en couleur, mais surtout trop longue, qui plus est pour des profils débutants (trois personnes du groupe, sur 5 au total, n’étaient pas coutumières de cyclotourisme).

En clair : si vous êtes néophyte en la matière, et peu adepte du vélo en pleine cambrousse, ne surévaluer pas le kilométrage de vos étapes. Des tracés de 30 à 40 kilomètres par jour suffisent pour apprécier les paysages et profiter de l’instant présent, sans être pressurisé par un nombre de kilomètres trop élevé à parcourir.

Bonne nouvelle : nos étapes 2 et 3 se limitaient justement à une distance moyenne de 30 kilomètres. La différence est palpable, et le temps accordé aux visites ou à votre pause déjeuner est d’un coup bien plus digeste. Évidemment, le tout est d’adapter la quantité de kilomètres à avaler selon votre niveau.

Mais si c’est une première pour vous, ne soyez pas trop gourmand.

Ne pas surestimer votre planning de visites

Au même titre que le kilométrage, la quantité de visites à faire ne doit pas être surestimée. Notre erreur a été d’établir un planning touristique très, trop chargé, avec pas moins de trois châteaux au Jour 1 – qui, je le rappelle, était une étape de 60 kilomètres. Prévoyez en moyenne entre une à deux visites maximum.

Et si, par mégarde, vous bouclez votre étape plus tôt que prévu, alors vous avez tout le loisir de visiter comme bon vous semble la ville dans laquelle vous créchez (balade, guinguette).

Notre erreur, durant le Jour 1, a été de caler à notre programme le Château de Montreuil-Bellay, situé à environ 20 km au sud de Saumur. Il aurait fallu se rendre directement au second château prévu, celui de Brézé (que nous n’avons finalement pas visité), et d’enchaîner à la rigueur avec l’Abbaye de Fontevraud (que nous n’avons pas visitée non plus).

Rappelons que l’Abbaye de Fontevraud est l’une des plus grandes cités monastiques d’Europe. Imaginez-vous arriver devant le site, entrapercevoir son entée le temps de 30 secondes… et de devoir repartir dans la foulée, car une réservation de restaurant vous pressurise au possible le programme du jour. Quand je vous dis qu’on était à la minute près, ou presque.

Encore une fois, un planning trop chargé est autant de pression qu’un groupe peut se mettre afin de respecter au mieux un calendrier touristique pourtant trop ambitieux. Cela peut en outre générer de la frustration.

Un risque de pluie ? Prévoyez de l’équipement adapté

La veille de votre départ, les diverses applications météorologiques consultées prévoyaient un faible risque de pluie dans la matinée du Jour 1, le samedi. Risque faible ou pas, ne prenez pas le risque, justement, de laisser vos affaires imperméables dans le placard de votre chambre. Prenez-les, on ne sait jamais.

J’ai par exemple fait l’erreur de renoncer à mon poncho Decathlon. Et quelle terrible erreur, tant les conditions climatiques ont été désastreuses durant plusieurs heures (orages, averses à répétition). Pas sûr que le niveau d’imperméabilité du poncho aurait tenu tout du long, mais cela aurait constitué une couche de protection supplémentaire.

Sur le moment, je n’ai même pas tenté de capturer cet instant épique. Pourquoi ? Car c’était tout bonnement impossible tant mes doigts étaient fripés et humides, au même titre que l’écran de mon smartphone.

Outre les vêtements imperméables, c’est bien des vêtements de rechange qu’il faut embarquer avec soi. Sans oublier la petite paire de chaussures de secours, qui m’a littéralement sauvé mon samedi après-midi, marqué par un temps plus clément.

Finalement, le « succès » d’un voyage à vélo est profondément conditionné à de bonnes conditions météorologiques. Si ça sent le roussi, prévoyez donc le coup et ne jouez pas les téméraires – comme ce fut mon cas – en pensant que « ça va passer ».

L’importance d’un départ matinal

Vous ne pouvez pas vous en rendre compte sans l’avoir expérimenté. Mais entre le réveil, le petit déjeuner, le packing de vos affaires et la préparation de votre vélo, du temps s’écoule en quantité. Et parfois, le départ réel depuis votre logement peut s’avérer très tardif, comme ce fut notre cas au Jour 1 – départ aux alentours de 10h-10h30.

Il faut dire aussi que trois personnes du groupe se sont lancées dans un atelier bien spécifique : accrocher leur backpack sur le porte-bagages de leur vélo à l’aide de tendeurs. Le truc, c’est que deux d’entre elles n’avaient jamais utilisé de tendeurs. Forcément, ça complique les choses et ça chamboule l’heure de départ initiale.

Anticipez donc cette petite mécanique en vous levant tôt. Ce temps gagné est autant de temps accordé à votre journée à vélo et vos visites. Partir trop tard, c’est aussi le risque de devoir abandonner certains pans de votre programme. C’est dommage, et cela peut ajouter de la pression à votre périple.

Ne faites pas 100 % confiance à Google Maps

Pour organiser et programmer nos tracés, je me suis appuyé sur la célèbre application Strava, dont je n’ai pas grand-chose à reprocher. Notre Jour 1 quelque peu chaotique nous a cependant amenés à bouleverser nos plans. Alors qu’il ne restait qu’1h de trajet, et suite à une courte pause, un nouvel itinéraire plus court de 15 minutes et calculé par Google Maps a été validé par l’entièreté de notre groupe.

Grave erreur : les 15 minutes hypothétiquement gagnées se sont transformées en une bonne trentaine de minutes perdues. Pourquoi ? Car Google Maps nous a gentiment guidés vers des pistes de gravel, voire de VTT, avec une certaine quantité de dénivelés positifs. Disons que les vélos loués par mes comparses n’étaient pas vraiment adaptés à cette typologie de terrain.

Sans parler des chemins inondés et boueux, qui nous ont contraints à mettre le pied à terre à de nombreuses reprises. Et pourtant, ce n’est pas comme si personne ne nous avait prévenus… Au détour d’un changement de direction qui nous menait vers un bras de la Loire, un groupe de personnes accoudé sur la terrasse d’un bar nous alpague : « N’allez pas là-bas, tout est inondé ! ».

Ça rigole fort, regards malicieux entre eux : mais où en était vraiment leur taux d’alcoolémie à 17h de l’après-midi ? La question se posait légitimement, leur niveau de troll aussi. Téméraire, notre groupe a poursuivi sur son tracé Google Maps. Une mauvaise décision, vous avez dit ? Probablement, au vu des marécages qui nous attendaient un peu plus loin.

L’histoire ne nous dit pas si le tracé Strava était aussi délicat, mais ce qui est sûr, c’est que les 40 premiers kilomètres proposés par l’application sportive n’ont posé aucun problème à personne.

Série « Loire à vélo »

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