COMMERçANT FRANCHISé ET NOMADE, C’EST POSSIBLE

Depuis quatre ans, Nicolas Bertrand sillonne les routes à l’ouest de Rouen au volant de son camion aux couleurs de Repar’stores. Soit 80 à 200 km par jour. «Cette mobilité apporte une rapidité d’exécution et une grande réactivité, souligne-t-il. Contrairement à une entreprise classique, nous sommes près des clients.» Dans son camion, acquis en crédit-bail, il embarque 500 à 1000 pièces et les outils nécessaires pour procéder à la réparation et la modernisation des stores et volets roulants de ses clients.

Ce nomadisme présente un avantage financier avec un investissement moins lourd qu’une franchise sédentaire. Sans local commercial, le coût du démarrage est allégé et les charges d’exploitation moindres. Un candidat avec un faible apport personnel peut ainsi accéder quand même à la franchise.

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Lorsqu’il s’est lancé, Nicolas Bertrand n’a apporté que 5000 euros d’économies personnelles pour un investissement total de 40.000 euros. «Cela limite grandement la prise de risque et démocratise l’entrepreneuriat, avec des tickets d’entrée moyens autour de 50.000 euros», confirme Grégory Bonhomme, fondateur du réseau la Compagnie des déboucheurs. Les franchisés prennent le volant de leur véhicule équipé pour intervenir directement sur les canalisations chez le client.

L’investissement de départ est similaire pour devenir franchisé Quality Piscine. «Contre les 200.000 euros nécessaires pour ouvrir une franchise chez un pisciniste traditionnel», compare Fabrice Gillet, son fondateur.

Redoubler d’efforts

Une telle formule facilite aussi l’organisation du franchisé. «Ils commencent seuls et ne pourraient pas être à la fois sur un point de vente et sur le terrain pour notre positionnement de niche, précise-t-il. Avoir un local serait contre-productif, avec des coûts qui ne servent à rien.» En outre, les franchisés nomades peuvent se lancer plus rapidement. «La mise en place est simple avec la livraison d’un fourgon clés en main équipé et logotypé», ajoute Fabrice Gillet.

Ce nomadisme, qui était au départ pratiqué dans la restauration rapide avec les food trucks, s’est étendu à d’autres activités: cuisinistes, opticiens, lavage et réparation de véhicules… Les franchisés doivent cependant redoubler d’efforts dans leur communication et être prêts à démarcher les clients, même lorsqu’ils peuvent compter sur un centre d’appels national qui renvoie les prospects vers le franchisé local. En l’absence de l’effet marketing immédiat du point de vente fixe devant lequel les clients passent tous les jours, le franchisé doit d’autant plus démarcher sur le terrain, développer son relationnel et sa visibilité.

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Nicolas Bertrand confirme déployer beaucoup d’efforts sur la prospection via Google Adwords, Google My Business ou n’importe quelle technique d’acquisition de leads. «Je sponsorise les clubs de sport collectifs locaux, j’utilise les services de publicité du prestataire Solocal et je démarche régulièrement les agences locatives», détaille Nicolas Bertrand.

Pour la Compagnie des déboucheurs, les 150 véhicules aux couleurs bleu et rose de la marque qui sillonnent les routes de France constituent une vitrine de l’enseigne. «Ce sont autant d’enseignes mobiles qui interpellent et vont au contact de nos prospects, contrairement à un établissement physique avec une devanture», se félicite Grégory Bonhomme. Fabrice Gillet alerte enfin sur la nécessité pour les franchisés d’être informatisés et connectés. «C’est la contrepartie d’être nomade, dit-il. Heureusement, aujourd’hui, tout est dématérialisé et se fait facilement à distance grâce aux outils informatiques et de communication.»

Quelques enseignes sans local

Best’Oil, la Compagnie des déboucheurs, Cosmeticar, Hydroparts Assistance, No-H20, Les Opticiens à domicile, Quality Piscine, Repar’stores, Venidom…

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